Blackkklansman , le nouveau coup de génie de Spike Lee
Après son passage remarqué au dernier Festival de Cannes, le dernier film de Spike Lee, Blackkklansman , j’ai infiltré le Ku Klux Klan, est enfin sorti en salle ce mercredi 22 août.
Faute de pouvoir me rendre à Cannes cette année, je mourrais d’envie de le voir. Et je n’ai pas été déçue 😊
Petit détour sur ce film qui marque le retour de Spike Lee. Si tu ne t’es pas encore décidé à aller le voir, lis ce qui suit 😉
Blackkklansman, le retour d’un Spike Lee engagé
Spike Lee retrouve ses lettres de noblesse avec son dernier film, primé au dernier Festival de Cannes. Et ça fait un bien fou.
Après de nombreux échec notamment avec le remake du film culte coréen Oldboy, Spike Lee nous revient avec ce qui a fait son succès au début de sa carrière : des films engagés.
Avec Blackkklansman, Spike Lee lance un manifeste anti-raciste et anti-Trump à travers l’histoire vraie de Ron Stallworth. Et fort est à constater que ce film fait tristement écho à l’actualité d’aujourd’hui.
Blackkklansman, j’ai infiltré le Ku Klux Klan : De quoi ça parle ?
Blackkklansman raconte l’histoire de Ron Stallworth qui arrive à infiltrer le Ku Klux Klan durant une période où la lutte des races fait rage aux USA.
Fraîchement débarqué dans la Police du Colorado, Ron Stallworth, seul policier noir de l’unité qui dénote avec sa coiffure afro, tombe sur une annonce du Ku Klux Klan. Il décide sans attendre de répondre à l’offre de recrutement par téléphone en se faisant passer pour le pire raciste de son espèce. Il réussi à obtenir un rdv mais le seul problème c’est qu’il a donné son vrai nom. Ne pouvant s’y rendre lui même c’est son co-équipier Flinn Zimmerman, un juif non pratiquant, qui jouera sa doublure sur place.
Blackkklansman : Mon avis sur le film
Spike Lee réussi le tour de force de nous faire rire sur un sujet sensible.
Tiré des mémoires de Ron Stallworth en 2006, Spike Lee a gardé cette touche humoristique qui caracterise l’oeuvre. On s’étonne de rire des clins d’oeil bien sentis dans le film et de certaines répliques.
En même temps, Spike Lee a choisi un casting 4 étoiles. Dans le rôle principale, on découvre John David Washington, le fils de Denzel Washington. Et si on peut dire une chose c’est que la relève est bien assurée 😊.
J’ai adoré le duo que forment les 2 acteurs. Adam Driver ( Kylo Ren dans Star Wars) est à la fois touchant et comique de par son humour noir. On retrouve aussi un Harry Belafonte majestueux dans un passage mémorable. Enfin l’acteur Topher Grace, connu pour avoir joué le rôle d’Eric Forman dans la série culte That’s 70 show, est absolument crédible dans les traits de David Duke, le « Grand Sorcier » du Ku Klux Klan.
Le film est un claque visuelle et sonore. On se croirerai tout droit dans un film des années 70 tant l’image, le décor et les costumes sont bien travaillés. Et quand à la BO (bande originale), on en prend pleins les oreilles avec de grands classiques de l’époque et c’est juste kiffant.
Ensuite on retrouve bien la patte de ce réalisateur iconique dans ces choix de plans. Spike Lee s’éclate dans ce film en nous proposant des multituses de plans léchés. Par exemple son fameux travelling sur ces personnages qui donne l’impression qu’ils flottent. Et cette scène juste gracieuse où le réalisateur filme des visages de partisans du Black Panther en gros plans lors d’une conférence. Le réalisteur s’attarde longuement sur leur visage. Le terme « Black is Beautiful » prend toute sa place.
Enfin Spike Lee nous plonge doucement mais sûrement dans un côté plus sérieux du film. Car même si le sujet semble ridiculement irréel, il ne faut pas oublier cette partie sombre de l’histoire des Etats-Unis. Il le rappelle avec une séquence magnifiquement orchestrée où l’on voit en alternance une réunion où Harry Belafonte raconte la torture et l’exécution d’un noir alors qu’au même moment des adeptes du Ku Klux Klan se réjouisse des exécutions de noirs lors d’une projection du film controversé « Naissance d’une nation ». Mais il le rappelle aussi avec des images de la désormais célèbre manifestation de Charlottesville qui a entraîné la mort d’une jeune femme de 32 ans.
Résultat : Je conseille ce film amplement. Une réalisation léchée qui nous transporte dans les années 70. Le film nous balade dans cette époque par le biais d’une playlist de fou. Et puis quel plus beau message de paix que de voir un noir et un juif combattre le racisme.
Blackkklansman, J’ai infiltré le Ku Klux Klan, actuellement en salle